Apres un long voyage en mer... Le manque de sang (PV Isleen)

Le bateau quitte la haute mer pour arriver enfin dans le port de Londres. Il se rapproche tout doucement de l’embarcadère, et l’un des vampires saute sur le pont. On lui lance une large corde qu’il attache pour amarrer le navire… Et alors tout le monde peut descendre, prêt à vivre une nouvelle vie…

Même Adam. Sera-t-il aussi sanguinaire que les nouveaux arrivants ? Est-ce qu’Adam arrivera à éteindre ses instincts avec le contact sous ses pieds de sa terre natale…

Tellement de questions et personne à qui les poser…

Il saute par-dessus le pont et commence à courir. Les français ne lui ont pas fait de mal, ils n’ont pas jugé bon de lui en faire, mais la prudence restant de mise, il préfère les fuir, il les retrouvera bien assez tôt, dans chaque ruelle, où dans chaque endroit isolé où des humains imprudents se seraient aventurés. Sous les rires moqueurs des vampires, il s’enfonce dans le port de Londres. Il rencontre quelques ouvriers sur le passage et voit quelques rats défiler devant lui. Puis des enfants…

Ils jouent entre eux, leur père étant occupé avec une charrette toute proche… Il serait tellement facile de les attirer à lui en leur promettant une pièce d’or… Il a soif, tellement soif, et sa faiblesse extrême le pousserait à faire n’importe quoi… Il se passe la langue sur les lèvres et sent ses canines s’allonger, la faim fait ressortir ce qu’il y a de pire en lui… Mais il doit se contrôler. Sa main recueille un penny dans sa poche qu’il sort de sa poche… Il fait quasiment nuit en plus, les enfants n’y verront que du feu… Le brouillard l’empêche d’avoir peur du soleil… Il est donc plus libre de ses mouvements, plus libre de se nourrir…

« Non ! »

Il se remet à courir sous l’œil étonné d’un ouvrier, il atteint une ruelle et s’assoit derrière une grosse caisse en bois ayant transporté quelques marchandises diverses…

Là, il soupire et attend… Il réfléchis à la dernière fois où sa dépendance a été aussi forte… Aux fois où il a tenté de la vaincre et aux plus nombreuses fois ou il a perdu. Mais ce voyage en mer avait été très long…

Soudain il entend du bruit derrière lui et se retourne.

Il espère que ce ne sont pas les français qui l’ont retrouvé et qui veulent jouer avec lui, maintenant qu’ils sont sur la terre ferme…

Journée bien brumeuse pour un jour d’été. Mais nullement froide pour autant. Il fait lourd et un orage s’annonce certainement. Isleen le sens. Elle aime l’orage. Les éclairs la fascine. Elle trouve cela tellement magnifique et dangereux.
Ce soir est un grand soir. La fin du moi approche et la jeune vampire n’a toujours pas mangé. Ou plutôt bu. Elle retarde toujours le moment où elle devrait enfoncer ses crocs dans le cou innocent d’un malheureux passant. Elle n’a jamais vraiment aimé cela. Elle ne se souvient pas tellement du massacre qu’elle a fait à Edimbourg. Vampire nouveau-né, elle ne pouvait contrôler sa soif de sang. Et personne n’était la pour la sermonner. Pourtant, cela aurait pu... Si elle ne s’était pas enfuie. Enfin, le temps n’était pas venu de se lamenter. Aujourd’hui, c’est une vampire presque comme les autres. Si ce n’est qu’elle vit comme une humaine, s’abreuve du sang des animaux et d’un humain une fois par moi. Parfois plus...

Nul besoin de protection aujourd’hui, Isleen sortit de chez elle vêtue d’une robe écarlate bordée de dentelles noires, sa taille serrée dans un corset de même couleur. Ses épaules étaient découvertes, son visage, de même. Elle pouvait paraître trop habillée mais elle est comme ça Isleen, elle aime se mettre en valeur. Aujourd’hui était une journée parfaite pour sortir, le brouillard empêchant le moindre rayon de soleil de venir brûler sa peau se porcelaine et la température tout de même élevée. Il fallait qu’elle quitte Derry le temps d’une soirée. Le temps de s’abreuver. Ce n’est pas que ça l’enchante mais elle ne peut survivre sans boire du sang humain au moins une fois par moi. Et Derry est peuplé en grande partie par des vampires. Londres serrait l’endroit parfais pour trouver du sang frais.

Quelques minutes suffirent à la vampire pour atteindre la grande ville. Son don de célérité était vraiment génial. Elle ne pourrait vivre sans. Enfin vivre... C’est une expression. Ici, le temps était encore plus brumeux qu’à Derry. Ce qui était parfait. Cette soirée s’annonçait décemment bien. Il ne manquait plus qu’à trouver un pauvre innocent. Ou une pauvre innocente. Isleen parvient à séduire aussi bien les hommes que les femmes. Certainement un don, elle ne sait pas.

La jeune femme déambula pendant quelques minutes dans les ruelles de Londres, se rapprochant pas à pas du port. Là-bas, elle ne trouverait certainement pas grand-chose. Elle considérait les quais comme une limite : si en les atteignant, elle n’a toujours pas mis la main sur un humain à mordre, elle rebrousserait chemin et recommencerait demain. Ce n’est pas compliqué. Isleen n’aime pas l’échec. Mais elle ne va pas non plus passer sa nuit à Londres. Trop de vampires mal famés traînent dans le coin. Elle recommencerait jusqu’à ce qu’elle ait totalement apaisé sa soif.

Soudain, une délicieuse odeur lui chatouilla les narines. C’était un homme qui allait lui servir de repas ce soir. Un jeune homme d’après ce qu’elle peut en sentir. La vampire suivit la senteur, dépassant trois ruelles. Elle tomba enfin sur l’individu. Un jeune homme d’une vingtaine d’année, plutôt joli garçon, de longs cheveux blonds tirés en queue de cheval. Il avait l’air d’un homme d’affaire. Il avait l’air pourtant si jeune. Certainement un fils à papa millionnaire. Si Isleen n’avait pas peur des conséquences, elle aurait pu en faire sien. Mais elle ne se sentait pas assez expérimentée pour faire ce genre de pratique. Elle ne sait que tuer. Et manipuler...

- Bonsoir, dit-elle d’une voix envoûtante en posant délicatement sa main blanche sur l’épaule de l’homme.

Celui-ci ne répondit pas. Il semblait extrêmement surpris et gêné par l’intérêt que lui portait Isleen. Celle-ci lui donna un baiser éhonté. Baiser délicieux auquel il ne pouvait résister. Personne ne pouvait y résister. De plus en plus surpris, il ne broncha pas et se laissa même entraîner dans une étroite ruelle. Le baiser devenait de plus en plus profond et intense. Isleen savait à quoi pensait l’humain. Elle pouvait les lire même au travers de ses yeux fermés. Malheureusement, pour elle, ce n’était pas le plaisir absolu. Pas encore. Plaquant le jeune homme contre le mur, elle le débarrassa de ce qui retenait ses cheveux puis continua. Alors qu’il commençait à entrer dans son jeu, elle lui murmura ses excuses à l’oreille avant d’enfoncer ses crocs dans le cou. Alors qu’il hurlait en décrescendo, Isleen aspira toute la vie qui lui faisait face. Elle laissa alors le jeune homme s’affaler sur le sol, vidé du liquide qui le faisait vivre. Elle ne supportait pas la vue des morts. Des personnes qu’elle avait tuées.

Le pas rapide, elle s’enfuit presque. Elle traversa une rue puis se retrouva sur les quai. Un bateau venait d’accoster. Sa soif était grandissante. Chaque fois qu’elle se nourrissait d’un humain, c’était la même chose. Elle ne pouvait s’empêcher de continuer, préférant les animaux pour terminer. Un nombre impressionnant de personnes étaient présentes sur le quai. Isleen sentait qu’elle avait encore du sang sur le visage mais qu’elle n’aurait nul besoin de se cacher. Ces gens étaient des vampires. Toutefois, elle prit un petit chemin menant dans une rue étroite. S’appuyant sur une caisse, elle sortit un mouchoir blanc de son décolleté. Elle essuya le sang qui coulait de ses lèvres à sa poitrine avant de sentir une présence. Un vampire. Un sanguinaire ? Elle n’en savait rien pour l’instant. Elle se contenta de sursauter.

- Bonsoir... lui dit-elle d’une voix calme et ne trahissant que sa gêne. Qu’est-ce qu’un vampire tel que vous vient-il faire sur les quais ? lui demanda-t-elle d’une voix calme et pas aussi intéressée qu’elle ne l’est en réalité.

Lentement les enfants se rapprochaient de lui. Sublime délicatesse pour un monstre affamé. Une jeune fille jouait avec ses boucles blondes qui scintillaient sous la lueur d’un lampadaire… Elle était jolie et si… innocente. Il est loin le temps où il ne se posait pas de questions, combien de jeunes garçons des rues avaient-ils tué quand il n’avait pas eu le choix… Le choix il ne l’a jamais vraiment eu. Ce n’était qu’une invention pour les humains. Ce terme malhabile que l’on exploite toujours à de mauvais escients.

Vous avez le choix de vivre. Vous n’avez pas le choix de vous faire transformer en vampire par quelqu’un qui désire vous faire souffrir toute votre vie. Vous n’avez pas le choix de tuer des gens… Vous avez le choix d’y prendre plaisir. Vous avez le choix de choisir votre proie. Vous avez le choix d’en rire avec vos amis vampires…

Il sentait tellement l’odeur de la vie à proximité… Ses canines ne pouvaient pas s’empêcher de se dévoiler… La faim… La jeune fille… La vie qu’il pourra sentir couler dans sa gorge…

Il sort une pièce en or, qu’il met devant lui… Il essaye de capter son attention mais il n’a pas à attendre longtemps pour ça… Le ballon avec lequel les enfants jouaient, leur échappe des mains, et c’est elle qui va le chercher… Elle s’arrête juste à la hauteur du lampadaire. Je sais à l’éclat de ses yeux qu’elle a vu ma pièce. Elle s’arrête et me regarde curieuse…

« Tu la vois la pièce… ? Tu la veux ? Je peux te la donner si tu approches… »

Elle hésite. Je ne le permets pas.

« Allez… N’ai pas peur… Tu pourras t’offrir plein de ballons avec, ou une jolie poupée en porcelaine… »

Elle s’approche. Sa famille ne l’a pas mise en garde contre les inconnus ou elle est seulement naïve… Une bonne chose….

Mais l’heure de la curée n’est pas encore venue. Il entend une voix juste derrière lui… Sans se retourner, il range sa pièce en or à toute vitesse et la jeune fille s’enfuit.

« Zut… »

Il regarde la fille rejoindre ses amis et sûrement leur raconter la pièce que voulait lui offrir le jeune monsieur… Il sent à l’odeur de la femme derrière lui que c’est une vampire… Soupirant, il se retourne vers celle qui l’a surpris en pleine… chasse.

« Ce que je fais ici… Disons que je viens de débarquer ici après un long… très long voyage. J’étais en quête de nourriture et vous venez de me faire perdre ma proie… Mais vous, je crois que vous venez de vous nourrir… »

« Il vous en reste un peu là. »

Il lui montre la commissure de ses lèvres en passant un doigt sur son visage.

Monsieur le vampire voulait être désagréable. Très bien. Isleen sait parfaitement bien jouer à ce petit jeu là. Elle le toisa d’un regard noir. Alors comme ça, c’était sa faute s’il n’avait pas pu manger ce soir. Il avait qu’à faire plus attention. Et choisir de meilleures proies. Il s’en prenait à des enfants. Cet homme n’était pas un vampire, c’était un vrai monstre. Si Isleen tue, c’est simplement parce qu’elle en est obligée. Lui aussi doit en être obligé, mais de la à tuer des enfants, cela la répugnait.

Alors qu’il lui faisait signe qu’il lui restait encore des gouttelettes de sang sur la commissure de ses lèvres, Isleen lui lança un regard noir avant de reprendre son mouchoir, déjà tâché. Elle le passa délicatement sur ses lèvres puis s’avança vers le jeune homme. Quel age pouvait-il avoir ? Malheureusement, chez les vampires, il est difficile de connaître les ages réels. Isleen le dévisagea quelques instants avant de reposer son mouchoir à sa place. Elle sortit ensuite du rouge à lèvres qu’elle appliqua lentement, en ne quittant pas le vampire des yeux. Plutôt mignon. La jeune vampire replaça le tube de rouge puis se mit face à son sanguinaire interlocuteur.

- Désolée de vous avoir fait louper votre dîner, lui dit-elle sur un ton mélodieux qui était tout sauf un ton d’excuse. Pour ma part, comme vous l’avez remarqué, je viens de terminer mon repas.

Elle s’avança d’avantage puis s’installa à côté du jeune homme. Qu’allait-elle lui dire ? Ce n’était pas dans ses habitudes de bavarder gentiment avec d’autres personnes. Et encore moins des vampires. Vampire sanguinaire. Il disait avoir fait un long voyage. D’où venait-il comme ça ? Et surtout, pourquoi vouloir venir à Londres ? Isleen se remit soudain debout. Elle fixa le vampire avant de prendre la parole.

- Mais nous n’avons pas été présenté il me semble, dit-elle d’un ton rude. Je m’appelle Isleen. Et vous ? Que diriez vous d’aller chasser en ma compagnie ?

hj : désolée, c'est très court...

Hj: C'est pas grave Wink

par contre superbe avatar...

« Vous tachez vos lèvres d’une couleur rouge… On dirait du sang… Vous n’avez pas peur que je vous morde par mégarde… ou par envie ? »

Il se lève, mais titube, se retient à une caisse pour éviter de tomber. Ces rats empoisonnent son corps, alors que le manque se fait mentir… Il doit se nourrir, s’il ne veut pas être un vulgaire jouet aux mains d’une Vampire… Peut-être lui inspirera t-il de la pitié, peut-être qu’elle décidera d’abréger ses souffrances en versant le peu de sang qu’il lui reste, tout en découpant dans sa gorge, un large sillon fait à coups d’ongles…

« J’ai vu que vous vous êtes montré une bonne chasseuse… Meilleure que moi en ce moment, depuis que je suis revenu à Londres, depuis une petite heure, je n’ai pas eu de proie… Le voyage a été… long et mouvementé. Et ce ne sont pas les mouvements des vagues qui m’ont mis dans cet état là… »

Adam, rescapé d’un bateau rempli de français sanguinaires, titubant comme un malade, comme un dingue rescapé de l’asile, qui choierait en découvrant un monde, bien trop changé depuis sa fuite. Et si c’était ça…

L’asile… Le souvenir de sa recherche pour le retrouver. Au début de sa vie nocturne, il avait été attrapé par des gardes et emmené au sanatorium d’une petite ville de France. Si les marques physiques avaient été effacées avec le temps, les vampires se régénérant vite, les souffrances morales lui restaient encore et encore… Surtout lorsqu’il avait découvert que le directeur de l’asile et celui qui l’avait soigné, n’était autre que celui qui avait débuté tout cela…

« Mais vous avez raison, j’ai oublié toutes les présentations… Je m’appelle Adam. La tentation même, la pomme… Vous connaissez tout ceci… »

Il essaye de sourire. Il s’amuse toujours de parler de la tentation qu’évoque son prénom. Ca a longtemps amusé les gardes de l’asile… pendant un temps.

« Et bien Isleen, s’il vous reste encore quelques envies… Je serais prêt à chasser avec vous… »

Il fixe les enfants au loin, et décide d’abandonner de les chasser… Ils vivront plus longtemps…

« Venez, on ne doit pas rester là. Il ne va pas tarder à venir quelqu’un pour voir qui a attiré les enfants ici. »

Il contourne la ruelle, et atterrit prés d’un bar… Un bar prés du port…

« Des marins, sûrement saouls, et qui n’ont qu’une envie, celle d’assouvir tout leurs besoins… Et qui payent pour ça… Les souteneurs ne vont pas tarder à appeler leurs filles pour faire du bénéfice… Si tu es en veine, tu peux essayer de te glisser parmi elle et d’attirer un marin à venir… Ou alors on trouve un autre moyen, on peut aussi rentrer dans le bar et tenter d’entraîner un marin à nous… En payant une tournée ou deux, il doit me rester quelques lyres sur moi… Ca n’est pas beaucoup, mais ça devrait suffire, au pire, on fera les poches de nos victimes… »

Il la regarde, attendant d’avoir son assentiment ou son refus…

Sujet annulé.

» Isleen McKells