| Hédonisme |

| PV LUDWIG CROMWELL |

Isleen n’était pas du genre à dévorer des humains. Un par moi. Cela lui avait toujours suffit. Le reste du temps, elle se contentait d’animaux plus ou moins gros. Les jours de grandes faims, autrement dit, chaque fin de moi, elle partait en quête d’un humain à se mettre sous la dent. Et son terrain de chasse préféré avait toujours été Londres. Londres et ses sombres ruelles, grouillant de monde. D’humains qui n’attendent que de subir le sort que leur réserve cette vampire séductrice. La manière de tuer d’Isleen est assez étrange. Elle ne prend pas de réel plaisir à tuer. Voilà pourquoi elle doit compenser. Elle chasse plus particulièrement de jeunes hommes. Ils ont un goût irrésistible mais surtout, elle peut en profiter un peu avant. Isleen aime séduire ses proies avant de les tuer. Bien entendu, cela se fait parfois plus rapidement que d’autres. Elle se souvient du dernier humain qu’elle a tué. Cela n’avait pas duré longtemps. Il est immédiatement tombé dans ses bras. Elle n’avait plus qu’à finir le travail. Elle a parfois du mal à se contrôler et tue alors plus de personnes qu’elle ne l’avait prévu.

Ce soir est différent. Elle veut se faire plaisir. Ce n’est pas le jour qu’elle a coché sur le mur pour aller prendre un bon repas. Ce soir, c’est comme si elle avait envie de s’amuser. Chaque humain qu’elle croiserait ne survivrait. Du moins, elle ferait de son mieux. Ce n’est pas une sauvage, elle n’aime pas cela. Ce qu’elle apprécie, c’est la délicatesse. Oui, cela peut paraître ridicule mais Isleen n’aime pas le travail mal fait. Elle est comme on dit : perfectionniste. Cette nuit, elle allait voir ce que cela faisait de tuer pour le simple plaisir. Elle veut s’amuser.

Vêtue d’une robe longue d’un rouge carmin épousant parfaitement les courbes de son corps, Isleen marchait. Ou plutôt, elle courrait. Etrange ? Son pouvoir de célérité est vraiment impressionnant. En quelques minutes, elle gagne Londres. Son terrain de chasse. Elle se stoppe soudainement, ses cheveux volent autour d’elle puis viennent se poser délicatement sur ses épaules nues. D’un geste rapide, elle les noue à l’aide d’un ruban rouge. De son décolleté – sa cachette favorite – elle sortit un rouge à lèvre, lui aussi de couleur pivoine. Oui, le Rouge est à l’honneur ce soir. Une fois ses lèvres colorées, la jeune femme commença la chasse.

Ce soir là, elle dû dévorer une dizaine de personnes. Cela était beaucoup comparé à d’habitude. Elle se sentait pourtant de mieux en mieux. Pourquoi ? Elle n’en savait rien et ne pouvait s’arrêter. Personne ne lui avait apprit à se tenir. Elle avait peur d’elle-même. Avant, elle n’aurait jamais agit de la sorte. Elle avait seulement envie... d’essayer...

Assise au fond d’un bar, elle s’occupait à séduire la dernière proie de la soirée. Un homme bien évidemment. Brun cette fois. Ce qu’elle peut aimer les ténébreux Isleen. Peut-être parce qu’ils lui rappellent lui. Elle ne sait pas. Cet homme est vraiment d’une beauté incroyable. Transformé en vampire, il deviendrait extrêmement irrésistible. Isleen l’observa attentivement. Chaque parcelle de son visage y passa. Le menton posé dans la paume, la jeune vampire ne pouvait détacher son regard des yeux azurs de cet inconnu. Inconnu qui s’appelait Jake en fait. Sa peau était déjà d’une pâleur extrême. Il était... parfait. Mais pas assez pour Isleen. Elle le tuerait en douceur et sans traces, perfectionniste comme elle est. L’homme avança une main bienveillante vers elle et lui toucha la joue. Elle se sentit gênée par tant d’attention. Elle n’avait pas vécu de choses telles avec un humain depuis... sa transformation. Et pourtant, elle avait terriblement envie d’aller plus loin, sachant qu’au moment crucial, elle ne pourrait s’empêcher de le tuer. Les doigts de Jake étaient tièdes. Isleen lui pris sa main et l’aplatit sur sa joue. Il devait sentir à quel point la peau de la vampire était froide. Il n’avait pourtant pas l’air de trouver cela étrange. Il attira la jeune femme à lui et elle se laissa faire. Leur baiser fut parfait. Décidemment, cela serait dur de se débarrasser de lui. Isleen voulait tout de même profiter de sa nuit. Jake devenait de plus en plus sensuel. Elle devait l’arrêter. L’endroit était mal choisit. Si elle ne parvenait pas à se contrôler et que ses crocs se plantaient d’un cou, elle se ferait remarquer. Elle préféra attirer l’homme au dehors. Il lui tenait la main. Tous deux allèrent se réfugier dans un petit coin de verdure au bout d’une impasse. Jake, qui devenait de plus en plus fou, installa Isleen dans l’herbe avant de rouler sur elle. Leur baiser reprit comme s’il n’y avait pas eu d’interruption. Soudain, la vampire se stoppa provoquant des interrogations chez l’humain.

- Qu’est-ce que tu as ?

- Euh... Attend moi ici, je reviens.

Elle atteint le milieu de la rue avant de se stopper puis elle sourit. Elle avait bel et bien repéré quelqu’un.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d’une voix calme comme si ce qui se produisait était parfaitement normal.
Elle savait ce que l’humain pensait. Il ne la croyait pas folle mais il avait peur.

- Madame, si vous le permettez, je vous raccompagne, les rues sont bien trop dangereuses pour une femme telle que vous la nuit.
- Avec plaisir.

Ludwig tendit le bras à cette jeune femme, blonde. Cheveux tirés en arrière, rouge à lèvre vermeil, robe moulante dos nu et décolleté, et parure de diamant. Il ne connaissait pas son nom. A quoi bon ? Elle allait finir la soirée vidée de son sang. Pour le moment il se comportait tel un gentleman. Il en avait l’apparence, ce soir aussi, comme tous les soirs. Il avait incrusté les soirées mondaines de la haute société, il en ignorait le but de celle-ci, pourquoi elle avait été organisée, ou pour qui. Il avait trouvé sa victime.
Cette charmante jeune femme subjuguée par la beauté de Sir Cromwell à son bras, il la raccompagnait, mais pas chez elle.
Durant toute la soirée il avait attiré toutes les femmes dans les quinze mètres de rayon qui l’entouraient. Elles soupiraient, suffoquaient même lorsqu’il les frôlait ou passait à côté d’elles. Mais une seule, une seule avait attiré son attention. Elle. Tout en elle était luxueux. De sa démarche à sa façon de parler en passant par son battement de cil. Une si belle merveille, qu’elle ne se pouvait de vivre plus. Ludwig voulait qu’elle soit à lui.
Elle lui contait ses mésaventures de la soirée. Un homme, âgé lui avait fait des avances, tandis qu’une femme, qu’elle trouvait hideuse avait tenté de la mettre plus bas que sous terre.
Lui, n’écoutait rien de tout cela, il sentait le sang de la jeune femme bouillir au simple fait de critiquer les autres. Elle avait un pouls régulier, et avait pourtant chaud.

Ils auraient dû continuer tout droit, mais l’attira dans une impasse. Elle ne saisit pas sur le coup, un frisson parcourut son dos, puis elle le questionna.

- Où sommes-nous ? Ce n’est pas le bon chemin.
- Il se peut que vos plans soient ... changés.

Il s’approcha d’elle. Son pouls s’accéléra enfin. Ludwig sentit en lui sa puissance grimper soudainement. Il entendait et sentait son souffle, quelle douce mélodie qu’elle lui offrait. Il approcha ses lèvres de son cou, puis y déposa délicatement ses dents.
Elle hurla, il s’en réjouit d’autant plus. Il déposa le corps vide de sang sur le sol humide et souillé. Il tira un mouchoir en tissu de la poche de sa veste, essuya les coins de sa bouche ensanglantée. Il s’apprêtait à rentrer mais il sentit la présence d’une vampire, qui semblait irrésistible.

Il abandonna vite le corps de son diner, puis huma l’odeur de cette femme pour la trouver.
Au bout de quelques rues, il tomba face à elle. Il ne s’était pas trompé, elle était ravissante. Mais étant elle aussi une vampire, il se jura qu’il ne toucherait pas à son sang, pas d’une aussi belle créature en tous cas. Tout en elle lui plut en un regard. Elle avait ce côté effrayé mais si sûre d’elle, et si ... entreprenante. Elle voulut savoir qui il était. Il sourit, sortit de la pénombre, un sourire machiavélique mais tellement irrésistible sur les lèvres. Peu à peu, à la lumière d’un réverbère son visage se découvrait. Il s’approcha dangereusement d’elle, passant derrière elle, et lui susurra son identité à l’oreille.

- Ludwig, Sir Ludwig Cromwell, pour vous servir, mademoiselle ...

Tant de charme et de séduction dans ces quelques mots. Il allait se perdre en restant à côté d’elle. Elle semblait affamée, non pas qu’elle voulait absolument manger, mais elle avait ce côté-là.
Il se repositionna face à elle, ne la quittant pas du regard.

- Puis-je me permettre de vous demander ce que vous faite dans un lieu, si peu avenant pour votre personne ?

Isleen tenta d’apercevoir la personne qui venait de sortir de derrière le mur. Un homme, elle le sentait. Et pas seulement. Non, il n’était pas seulement un homme, c’était un vampire. La jeune femme huma son parfum alors qu’elle ne le voyait toujours pas. Charmant. C’est alors qu’il sortit de l’ombre, un sourire aux lèvres. Isleen le dévisagea. Il avait les joues creusées et la peau cireuse, si commune aux gens de son espèce. Il était réellement attirant. La vampire souffla. Si elle était encore vivante, son cœur aurait certainement fait un bon. Etait-ce la plus belle créature qu’elle croisait depuis sa fameuse transformation ? Certainement. Elle avait toujours juré qu’elle n’adresserait la parole à personne en dehors de ses victimes mais ce vampire était bien trop irrésistible. Un sourire charmé apparut sur les lèvres de la jeune femme alors que l’inconnu passait derrière elle en lui dévoilant son nom. De plus en plus charmant. Isleen passa sans s’en apercevoir, sa langue sur sa lèvre inférieure. Oui, elle avait faim mais elle avait été interrompue. Pas que cela la gène, elle pourrait bien attendre quelques instants. Quelques minutes...

- Ce que je fais ici ? répéta la vampire. C’est bien simple...

Laissant sa phrase en suspend, elle fit volte face et s’en alla. Pas définitivement bien entendu. Elle comptait revenir. Elle était désormais hors de vue de Sir Cromwell, face à Jake, l’humain. Elle avait trop faim, il fallait qu’elle se nourrisse, maintenant. Elle tendit sa main à l’homme qui la saisit et se mit debout. Il fit les gros yeux en découvrant la force herculéenne d’Isleen mais celle-ci l’attira hors de leur cachette. Il avait l’air de plus en plus perdu le pauvre. Il ne pu poser toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête. Alors qu’ils arrivaient devant Ludwig, une question de plus arriva. En lisant dans les pensées de Jake, la jeune femme comprit qu’il se demandait qui était cet inconnu au visage de craie. Mais des présentations ne furent pas nécessaires. Isleen lâcha la main de Jake et se mit face à lui, autrement dit, dos à Cromwell. Elle l’embrassa doucement puis tourna autour de lui. Alors qu’elle se trouvait derrière, elle releva les yeux et trouva ceux de Ludwig.

- J’étais affamée, termina-t-elle en saisissant le cou de Jake de sa main droite.

Elle l’enserra de toutes ses forces sans pour autant l’étrangler. De sa main gauche, elle maintenait l’épaule de l’humain. Alors qu’elle posait ses lèvres sur la veine, elle sentit le pouls palpiter. Elle sourit puis planta ses crocs. Jake hurla en essayant de repousser la jeune femme mais il n’en avait pas la force. Et il était déjà trop tard. Il tomba à terre. Isleen suivit le mouvement et se retrouva à genoux. Alors qu’elle lâchait le cadavre de l’homme désormais exsangue, elle sortit son habituelle mouchoir blanc bordé de dentelle puis se mit debout.

- Au fait, je suis Isleen McKeller, lança-t-elle en tapotant les commissures de ses lèvres à l’aide du mouchoir.

Une fois cette tâche terminée, elle remit le mouchoir ensanglanté dans son décolleté, sa place. Elle regarda Ludwig, fort intéressée. Elle se contrôlait mieux à présent qu’elle avait dîné. Tout de même, elle ne pouvait résister à cet homme. Pourquoi ne l’avait-elle pas croisé plus tôt ? Il était tellement charmant. Isleen s’avança vers lui, sûre d’elle et lui prit le bras. Ses yeux émeraude croisèrent ceux du vampire. Elle lui sourit de son sourire le plus beau. Celui qu’habituellement, elle ne réservait qu’à ses proies pour les séduire. Peut-être cela marchera-t-il sur le jeune homme.

- Ludwig. Voudriez vous faire un tour en ma compagnie ? Je ne rencontre jamais de personne aussi intéressantes que vous, ajouta-t-elle avec un regard faussement triste.

Déterminée ? Of course darling...

Elle partit. Pourquoi ? L’avait-il fait fuir ? Si c’était le cas il s’en voudrait. D’avoir fait peur à une si jolie femme. Cela n’aurait pas convenu à ses manières.
Il ne bougea pas pour autant, sa présence était encore trop présente pour qu’elle soit partie. En effet la jeune femme revint, un homme avec elle. Voulait-elle lui faire comprendre par là qu’il ne devait rien espérer d’elle ? Loin de là, il n’était qu’un vulgaire humain trop stupide pour comprendre ce qu’il lui arrivait. Il devait s’imaginer qu’elle allait finir dans son lit. Il finit vidé de son sang. Pauvre homme.

* Les humains sont vraiment trop stupides ... *

Il tomba, inerte au sol, le visage effrayé. Elle, se présenta. Isleen McKells. Un nom si charmant qu’il ne pouvait que lui convenir. Elle était terriblement irrésistible. De voir une femme tuer, avec autant de charme et de classe, il était conquit. Et par le moindre de ses gestes. Particulièrement celui remettant le mouchoir dans le décolleté. Tous ses sens d’homme se mettaient en éveil. Le mélange avec ces particularités de vampire le rendait presque intenable. Elle était si séduisante. Il ne se gêna pas de la contempler sous tous les angles. Sa chevelure fluide et brune, reflétant la lumière des réverbères. Son regard pétillant, puissant et profond. Son visage pâle, donnant l’impression d’être si doux. Les courbes de son corps ... Il replongea son regard sombre dans le sien pour éviter d’aller trop loin. Du moins pour le moment ...

- Enchanté Miss McKells.

Il fit une révérence datant de son siècle. Elle se rapprocha de lui, elle désirait faire un tour. Impossible de refuser à une telle femme. Impossible de résister à ses propres ardeurs non plus. Elle était très attirante, et ses appétits autres que ceux concernant le sang commençaient à se réveiller.
Sa nature de vampire lui avait éveillé ce côté sauvage lorsqu’il approchait une femme. Non pas qu’il était distant, mais surtout que lorsqu’il en arrivait au moment propice, il ne se contenait plus. Son regard était rempli de sous-entendus.

- Avec Plaisir, je meurs d’envie de vous connaître, vous m’intriguez, et votre beauté m’éblouie. Si je peux me permettre j’aimerai profiter de vous durant la soirée...

Lui proposant son bras, ils passèrent devant l’homme mort. Le contact qu’il tenait avec Isleen l’enchantait. Il ne fréquentait que trop peu les autres vampires. Il avait cette âme de solitaire, préférant être seul. La compagnie d’autres vampires se terminait souvent en bain de sang. La concurrence pour la chasse était redoutable, même si Ludwig s’en sortait souvent vainqueur. Sa puissance et son expérience ne le trahissait jamais. Mais là, Isleen l’hypnotisait presque. Elle avait comme un contrôle sur lui. Le savait-elle seulement ? Lui en prenait conscience, mais cela lui plaisait. Toutes ces années de solitudes l’avaient amené à se comporter ... étrangement ...
Ils marchèrent, sans mots. Il l’observait, essayant de la connaître rien qu’en la regardant, mais certaines choses lui échappaient.

- Vous étiez très séduisante en train de le tuer tout à l’heure. Je n’ai que rarement vu de femme tuer avec autant de grâce que la votre. Vous me semblez si jeune, et pourtant ... vous avez tant de grâce et de facilité... Quelque chose en vous m’échappe, et je n’en suis plus séduit.

Il se perdait, il n’allait pouvoir se contenir plus longtemps. Comment une femme pouvait t’elle avoir autant de pouvoir sur lui, qui durant tant d’année avait réussit à survivre à bien pire ...

Ludwig sembla tout aussi charmé qu’elle, ce qui enchanta Isleen. Elle aurait pu le regarder toute la journée. Et elle avait l’impression qu’il en était de même pour lui. Il avait accepté la proposition à faire un tour. Mais un tour où ça ? Isleen n’y avait même pas réfléchit. Du moment qu’elle est en si bonne compagnie, elle veut bien aller partout. Elle y réfléchit tout de même. Pourquoi pas marcher jusqu’aux quais. La mer doit être belle cette nuit. Le vent a soufflé et les nuages se sont enfuit. Cette nuit allait s’avérer splendide. Pour deux personnes en particulier…

Il dit qu’elle l’intrigue. Elle lui offre un sourire innocent. Pourquoi l’intrigue-t-elle ? Elle le découvrirait bien à un moment ou à un autre. Pour l’instant, tous ses sens sont en éveille et elle se surprend à manquer de sang. Elle vient pourtant de terminer son dîner Mais il est vrai qu’elle a remarqué l’autre jour, lorsqu’elle se nourrit de sang humain - ce qu’elle ne fait qu’une seule fois par moi - elle a tendance à en vouloir toujours plus. Elle est même contrainte de terminer sa chasse par des animaux de plus en plus petit pour atteint la soif qui s’est intensifiée. Mais elle sait que ce soir, sa soif soudaine n’est pas dû à cet humain idiot qu’elle vient de tuer.

- Profiter de moi ? Je me demande bien ce que vous voulez insinuer, lui dit-elle doucement, un regard tout à fait complice.

Elle se mit ensuite en marche au bras de son nouvel homme de la soirée. Elle enjamba le bras de Jake, enfin, de ce qui en reste. Il était mignon lui aussi. Tant pis, elle préférait un vampire à un humain. Même si elle aurait aimé en profiter un peu avant de le tuer. Bref. Tout cela est passé. Son nouvel ami est bien étrange. Mais trop attirant. Isle en comprit qu’il s’agissait d’un des pouvoirs des vampires. L’attraction. Impossible d’y résister. Voilà comment elle ange la demoiselle. Elle manipule ses victimes sachant qu’elles ne peuvent lui résister. Elle n’a jamais fréquenté de vampires mais pense qu’il en est ainsi pour toute la communauté.

Elle lança un sourire éclatant à Ludwig en écoutant ce qu’il disait. Elle était si exceptionnelle que cela ? Elle ne l’aurait jamais pensé. Si son pouvoir de séduction marche même sur les vampires - et pas les plus nuls, elle serait ravie d’en profiter d’avantage. Elle et Ludwig marchèrent dans la ruelle sombre, éclairée par des lampadaires à moitié éteints. Il n’y avait absolument personne. Les bâtisses ne lui étaient pas familières. Elle venait de Derry, ne l’oublions pas. Elle ne connaît rien de Londres. Heureusement, elle a un guide personnel ce soir.

Il la complimente. Encore. Pour la première fois, Isleen se sentit gênée. Elle ne savait pas vraiment que l’on pouvait séduisant alors que l’on tuait quelqu’un. Cela lui paraissait étrange. Elle-même n’avait jamais vu d’autres vampires tuer devant elle. Pas avec grâce si séduction en tout cas. Mais Isleen était comme ça. Elle veut faire les choses bien, proprement, sans traces. Elle est perfectionniste. Cela l’embête un peu d’ailleurs d’avoir laissé le corps exsangue sur le sol. Elle s’en débarrasse habituellement.

- J’ignore si je suis réellement jeune. Je ne dois pas être vieille non plus. Il me semble que je ne suis pas loin d’être centenaire. Mais pas encore…

Elle ne savait comment répondre aux compliments de Ludwig. Elle préféra ne rien dire. Comment lui dire qu’elle n’était qu’une vampire qui a peur de faire du mal aux gens. Qui ne tue que pour survivre et absolument pas par plaisir. Qu’elle était lâche et qu’elle avait fuit son destin. Mais après tout, qu’est-ce que cela peut lui faire à Ludwig ?

- Je n’ai pas tant de facilité vous savez, dit-elle en baissant la tête. Je me force à tuer un humain chaque mois pour survivre…

Elle avait honte de lui avouer mais ne voyait pas pourquoi elle lui cacherait. Il le découvrirait bien assez tôt. Isleen n’est vraiment pas une professionnelle. Elle ne sait pas ce qu’elle fait la plupart du temps. Elle se laisse guider par ses émotions, ses envies. Et voilà où ça la mène. Elle releva les yeux vers son vampire d’ami. Oui elle le considère déjà comme un ami. Elle a une confiance étrange en lui. Pourquoi lui fait-elle confiance d’ailleurs ? Elle n’en sait rien. Il l’attire. Là encore, elle ne peut résister.

- Je ne comprend pas tellement ce qui vous échappe. Et j’aimerais pouvoir vous retourner tous ces compliments, mais je ne vous ait malheureusement jamais vu à l’œuvre. Mais ce moment arrivera forcément.

Elle lui lança un regard plein d’espoir. Que de sous-entendus. Comme s’ils ne savaient faire que cela les deux vampires. Isleen ne se rend même pas compte qu’elle attire autant - voir plus - Ludwig qu’il l’attire. La jeune femme observa la ruelle où ils se trouvaient. Elle ne l’aimait pas. Pas qu’elle lui faisait peur. De quoi aurait-elle peur si ce n’est de tuer encore quelque un ? Son regard se reporta sur le vampire.

- Vous n’avez pas d’endroit particuliers où vous souhaitez aller ? Vous habitez loin d’ici ? Ajouta-t-elle avec tout autant de sous entendus que Ludwig.

- Tout ce que vous pourrais imaginer. Lui susurra-t-il à l’oreille, suivit d’un baiser qu’il déposa tendrement en dessous de l’oreille de la demoiselle.

La nuit était des plus sombres, froide. Et la lune éclairait les ruelles de Londres. Les pas feutrés des deux vampires auraient put paraitre soupçonneux à un rat. Ludwig avait un but bien précis pour cette soirée, il semblait qu’Isleen s’approchait de ce même but.
Lorsqu’elle parla de son âge, il n’en fut point surpris. Rare étaient les choses qui surprenait Sir Cromwell. Avec les siècles il commençait à ne plus être surpris de grand-chose.
Il prit la main d’Isleen, s’arrêta, porta la paume de la jeune femme à ses lèvres. Il la regardait de son regard argenté.

- Vous êtes ravissante milady, et avec les années, vous ne le serez que de plus en plus, je vous le garanti. Quant à votre modestie pour tuer, je ne pense pas que vous vous forciez, c’est simplement votre instinct qui domine vos préjugés. J’ai oublié mes préjugés en devenant vampire moi. Je ne vie que par instinct. Et c’est mon instinct qui m’a mené à vous.

Il ferma ses paupières, se redressa, délaissa la main d’Isleen, pour lui retendre son bras.
Continuant de marcher ils conversaient, comme s’ils étaient amis de longue date. Ludwig connaissait parfaitement Londres. Isleen le suivait aveuglement. Elle ignorait où il la conduisait, mais pas lui.

- J’ignore moi-même ce qui m’échappe de vous. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée que vous me voyez à l’œuvre. Je suis … comment le dire … Un peu un sauvage lorsque je tue. Je prends du plaisir à faire souffrir ma proie. Une manie parmi tant d’autres que j’ai attrapé avec les siècles.

Mais au plus profond de lui il se réjouissait déjà du jour où elle assisterait à un de ses diners. Car il ne mangeait que le soir. En journée il trouvait la chair humaine trop chaude, et il n’aimait pas cela. Dans sa bouche, il avait encore le gout du sang de sa dernière victime. Le corps de la femme devait trainer dans une rue non loin de la grande avenue. Au loin il entendit un cri. Certainement celui de l’amie de la femme qu’il a tué. Elle n’aura pas mis longtemps à découvrir le corps. Il sourit. Il aimait semer le désordre et faire peur aux gens.
Sa jeune compagne lui demanda où ils allaient. Le tout rempli de sous-entendus qu’il comprit. Il retira son bras qui tenait celui de la jeune femme pour y déposer sa main dans la courbure de son dos. Il leva les yeux. Ils étaient devant un immense immeuble. Un Pallas où il n’y avait que les gens de la haute société qui pouvait s’y loger.

- J’habite le dernier étage. Vous êtes tentée ?

Il n’attendit pas sa réponse, qu’il passa son autre main en dessous ses genoux pour la porter. Grâce à sa célérité, en une seconde, à peine, ils se retrouvèrent dans l’appartement de Ludwig. Un espace grand, sombre, avec des meubles luxueux. Malgré ses siècles il avait toujours su s’adapter à l’époque.
Il plaqua Isleen contre le mur approcha ses lèvres des siennes. Il sentit le souffle de la jeune femme sur sa peau. Il sourit, sans la regarder, puis emprisonna les lèves de la belle avec les siennes. Son regard s’était assombrit. Libérant les lèvres d’Isleen, il resta néanmoins très proche de son visage, pour lui murmurer quelques mots.

- Vous désirez peut-être partir ?

Il en espérait tout le contraire, mais il ne se voyait en aucun cas lui forcer la main pour qu’elle passe le reste de la nuit en sa compagnie. En attendant sa réponse, il fit glisses ses lèvres le long de son cou sans touche la peau blanche de la jeune femme. Il ne s’apprêtait pas planter ses crocs dans la peau, mais il s’apprêtait à se faire plaisir, cependant il attendait son accord…