Une nuit comme les autres [Pv William Gottefried]

La nuit était extrêmement calme, couverte par un ciel dégagé. Tout semblait ivre de tranquillité, les rues étaient presque désertes, et les quelques rare passants ne s'attardaient pas, pressant le pas en silence. Le parc lui était totalement désert. James avait prit place sur un banc non loin du kiosque, lui fixé du rendez-vous. Mais l'heure n'était pas encore arrivée. James ferma son manteau jusqu'au dernier bouton et se laissa aller contre le banc. Son visage se tourna naturellement vers le ciel. Un ciel sombre, sans nuages. La journée avait due être caniculaire, avec un lourd soleil dominant toutes choses, étirant les ombres à l'infini. Le soleil... Bien seule et unique chose que James ne pourra plus jamais revoir. Et ça, il avait mis un certain temps avant de se l'admettre. Par pur réflexe, sa main droite avait relevé sa manche et parcourait à présent la surface de son avant bras. Des brulures, encore toutes récents, le recouvrait. Oui. Il avait mis un certain temps avant de pouvoir admettre. Admettre que le soleil lui était à présent totalement interdit.

Pourtant William avait fait tout son possible pour le lui faire comprendre. Il avait tout essayé et ses méthodes allaient de l'exposé d'arguments sensés jusqu'à la séquestration. Combien de journée entières avaient ils passaient ainsi tous les deux, William assit près de la porte à surveiller du coin de l'œil James qui trouvait refuge dans un coin de la pièce. Pourtant il y avait toujours un moment ou William quittait son poste. Alors lorsqu'il revenait prendre place, il retrouvait un James fumant recroquevillé dans un coin de la pièce, une fenêtre ou la porte ouverte, et cette abominable odeur de brûlé envahissant toute la pièce. Mais ce temps là était passé. L'idée avait fait son petit bonhomme de chemin. Et James avait perdu tout espoir de revoir un jour la lueur si chaude du soleil.

James soupira alors pour la centième fois de cette soirée à peine entamée. Toute cette mélancolie qui l'entourait finissait par le rendre mal à l'aise. En fait, l'idéale serait qu'il parvienne à mettre le cheminement de ses pensées sur pause. Qu'il patiente comme un automate jusqu'à l'heure de se lever pour rejoindre le kiosque, pour rejoindre William à leur rendez-vous. Un rendez-vous... Mais pourquoi donc William lui avait il donné un rendez-vous? Si c'était pour lui parler ils auraient très bien pue le faire chez eux. Non, un rendez-vous dans l'endroit le plus calme de la ville ressemblaient plus à un piège qu'à autre chose. Et James était près à parier que William était partit à la chasse dans le but de ramener sa proie vers le kiosque.

Sa proie... Humaine ou animale, qu'importe, du sang reste du sang. Et une vie volée reste une vie volée. James eu un nouveau soupir doublé d'un haut le cœur. Le sang. Comment pouvait il boire du sang depuis quelques mois. Cette idée là avait aussi mis du temps avant de s'imprégner dans la mémoire du tout jeune vampire, et ceux avant qu'il ne rencontre le grand et vieux vampire. A l'aube de sa nouvelle vie, il avait tout simplement refusé de s'alimenter. Pourtant il arrivais toujours un moment où en ouvrant les yeux, il trouvait ses canines plantés dans une chair frémissante. Et puis sa petite révolte cessa sans qu'il ne puisse se l'expliquer. Boire était certes répugnant, mais également honteusement vital.

Pourtant l'idée d'une chasse ne lui plaisait toujours pas, et plus les minutes passaient, plus il sentait le piège de William se refermer sur lui. Il est encore temps de partir. se dit il alors. Pourtant il ne bougea pas. Le parc était totalement immobile. Mais le vent ambiant qui faisait dancer le paysage n'était pas suffisent pour le ramener à un état de vitalité. James resta à fixer le vide pendant plusieurs minutes, puis il prit son courage à deux mains et se leva. Il était encore temps de partir. Normalement.
Pourtant, alors qu'il prenait la direction opposée à celle du kiosque, il aperçut une très grande silhouette s'en approcher. Une silhouette qui en quelques mois lui était devenu completement familière. William arrivait. Et avec de l'avance. Coupant du même compte tous les plans de fuite de James. D'un pas résigné il fit volte face et prit alors la direction du kiosque. Il pouvait au moins se rassurer. William n'avait pas la démarche d'un homme en chasse. Ses craintes n'étaient pas fondés. Encore une fois.

-Bonsoir.
Lança t'il alors sans antousiasme à l'intention de William lorsque celui ci fut arrivé à sa hauteur.

[court... naze... yum, le premier post qui rock xD]

Il était à présent temps pour William de rejoindre James. Jetant un oeil à sa montre à goussets, il décréta qu'en dix minutes, il serait à Derry, près du kiosque, comme d'habitude jamais en retard. Refermant sa veste noire dont les pans tombaient jusqu'à ses genoux, il accéléra le pas, longeant la rue éclairée par les bougies des lempadaires, observant les maisons aux rideaux tirés, rendant leurs intérieurs intimes invisibles aux passant qui, comme lui, étaient trop indiscrêts et avaient l'oeil baladeur.

Il avait toujours (enfin, façon de parler) été curieux, ne pouvant s'empêcher de chercher à voire ce qui était caché par un rideau où une porte verrouillée...
Mais ce soir, il avait autre chose à faire et avait jeté ce regard par habitude, et était déjà, à présent, bien loin de ces maisons, arrivant dans une résidence un peu plus calme, tout près du parc de Derry. Il passa la grille, sautant énergiquement par-dessus sans que cela ne soit vraiment nécessaire. Repu, William était généralement de bonne humeur, et se sentait une énergie nouvelle (chose normale, me direz-vous)...
Lorsqu'il fut non-loin du Kiosque, il repéra la petite silhouette de James, avançant lentement lui aussi vers le kiosque, ce qui ne fit qu'aggraver sa bonne humeur. Arrivé à la hauteur de James, il se permit un grand sourire, qui s'effaça immédiatement : des deux, il était le seul à être d'une humeur potable, dirait-on.

James avait l'expression d'un condamné sur l'échafaud.
-Bonsoir.

Même sa voix semblait prononcer ses derniers mots. Il n'y avait pas la moindre motivation dans sa bouche...

-Bonsoir, James... Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda d'emblée le vieux Vampire.

-Bonsoir James... Qu'est ce qui ne va pas?

James tourna le dos au grand vampire qui agissait comme un père avec lui. Il plongea son regard vers le sol, non loin du kiosque. Ils se posèrent sur un parterre de fleurs. Toutes les belles corolles des pétunias qui les composaient étés fermés, cachant aux yeux de tous promeneur de la nuit leur belle couleur pastel. Même les plantes vivaient de jours. A cette constatation, James se renfrogna encore plus. Il sentait le mal être grandir en lui : plus jamais il ne verrait une fleur ouverte de sa vie. Les choses les plus élémentaires de la vie d'un être humain normal lui étés à présent interdites. Les mots sortirent alors naturellement de sa bouche, comme un faible bruissement.
-J'aimerais revoir une fleur ouverte.

Il tournait toujours le dos à William. A vrai dire, les fleurs n'étaient pas les seuls grand absent de son nouvelle environnement. L'aurore lui manquait terriblement également. Cette aurore qu'il avait toujours au dessus de sa tête au moment de rentrer discrètement chez lui après ses fuites nocturnes... Mais tous ça, tous ça s'était à l'époque où ses parents vivaient encore, où il était encore vivant. Ce n'était plus le cas à présent, et James refusait à tout prit de l'admettre, il n'était pas encore prêt, pas encore suffisamment mature pour accepter, pour évoluer dans ce nouveau sens.

Une légère brise le fit quelque peu frissonné, passant sous ses vêtements, le mordant au plus profond de son être. Ses yeux n'avaient pas fini leurs périples. Ils voyageais, portés par le silence de la nuit, se posant alternativement sur les arbres agités, sur les lointaines facades endormis, sur le vacillement des flemmes des lampadaires. Il s'élevait du parc une impression de magie tout à fait enivrante, impression créé par la nuit. Toute personne normalement constitué aurait due se laisser porter par cette ambiance. Toute personne normalement constitué oui, mais pas James, bien décidé à rester renfrogné toute la soirée.

C'est alors que la faim se déclencha en lui, occasionnant une douleur semblable à celle d'un boulet de canon prit en plein ventre. Depuis combien de jours avait il refusait de se nourrir? Il avait arrêter de compter. Mais il se sentait de plus en plus faible, et fatigué. Il tourna alors légèrement son visage, discrètement, comme pour vérifier si William était toujours là. Mais le vieux vampire n'avait pas bouger d'un pouce, bien décidé à camper sur ses positions toute la nuit si il le fallait. James poussa un long soupire avant de se retourner completement.

-Bon, c'est quoi le programme.

dit il soudainement, sans aucun enthousiasme notable dans sa voie ou dans son expression faciale. Bien décidé à réduite en miette toute la joie que le cœur de William pouvait renfermé, oui, c'était ses plans pour cette soirée. A la manière d'un enfant gaté à qui l'on aurait retiré un jouet sans lui demandé la permission. James faisait payer à William ce qu'un autre vampire lui avait fait subir.

-J'aimerais revoir une fleur ouverte.

James lui tournait le dos. *Il recommence* se dit William, sans aucune lassitude ni ironie. Il se sentait juste désolé pour le jeune homme. Il ne savait pas ce qu'il endurait puisque tout ce qu'il avait connu n'avait toujours été que le monde de la nuit. Il réfléchit à quelque chose à dire, observant la nuque de James, se demandant s'il avait dernièrement mangé quelque chose. La réponse lui vint, en bien gros : NON. Bien sûr que non. Depuis quand James se nourrissait-il sans qu'on l'aide un peu ? Cette pensée-ci fut formulée avec ironie.

-Il y'a des fleurs qui ne s'ouvrent que la nuit.

Ca pour une phrase débile, c'en était une. Et une belle. Ce n'était pas une phrase du type 'oui, certaines fleurs s'ouvrent la nuit, ce qui te prouve que la vie n'est pas si désagréable, tu poura un jour retrouver la joie' (quoi que si, un peu). William avait prononcé ces mots de manière naturelle : James avait formulé un souhait, et William, qui savait que certaines fleurs restaient fermées le jour pour ne s'ouvrir que la nuit, n'avait fait qu'en parler. Or, pour combler le silence et faire oublier la phrase digne d'un disney, il s'éclaircit la gorge.

James se contenta de frissonner à la première brise qui passa, et que William ne sentit qu'à peine. William, derière, n'émit pas la moindre mouvement. Il attendait que James se manifeste, et était prêt à patienter un long moment ainsi, parfaitement immobile. Quand le jeune vampire, qui à la longue devait bien connaître William, accepta cette évidence, ce fut avec résignation. Il poussa un soupir de condamné et se tourna vers lui, le regardant bien en face, lui demandant d'un ton accablé ce qu'était le programme. C'était un ton plus qu'accablé. Il semblait décidé à montrer à William à quel point il lui en voulait, à quel point il n'avait plus la moindre volonté... Mais il en fallait plus au vieux vampire pour se mettre à déprimer. Oh oui, bien plus. Si James voulait réellement l'abattre, il avait encore beaucoup de boulot.
William, avant de répondre à sa question, lui adressa un large sourire.

-Tu tiens réellement à connaître le programme de ce soir ? Rien de particulier. Nous allons nous promener un peu et profiter de cette soirée.

Ensuite, il fallait qu'il trouve un moyen de faire manger James. En observant de près le jeune, il remarquait aisément les premiers signes de la faim, ce qui signifiait (comme on s'y attendait) que James n'avait rien ingéré depuis la dernière fois.
William détestait ces moments où il était adossé à une évidence de la sorte. Si James ne mangeait rien très bientôt, il risquait de s'affaiblir avant de mourir. Et s'il le nourissait de force, James allait vivre tout en haïssant un peu plus William qui, s'il avait été un autre vampire, l'aurait déjà laissé mourir au fond d'un caniveau depuis longtemps...

-Allez, James.

William se mit en route, quittant le parc de la démarche lente d'un promeneur nocturne.

La provocation silencieuse de James ne resta pas longtemps sans réponses. William, du haut de son expérience, de sa connaissance, William du haut de sa naissance vampire tanta de répondre au jeune de la manière la plus naturelle qui soit : la négation. Des fleur ne s'ouvrant que la nuit? Admettons. Mais enfin, quel genre de fleurs? Des fleurs solitaires, agressives, de véritables chasseuses appatant les papillons avec leur doux parfums. Des fleurs emplis de mensonges, ne vivant que pour chasser, choisissant alors d'ouvrir leur corole au confins de la nuit pour étendre leur possibilité de victoire, loin de tout prédateurs... Des plantes à l'image des vampires. Des aberrations de la nature. Bien entendus, la bien minable tentative de William enferma quelque plus profondément le jeune James dans sa déprime qui n'avait plus rien de passagère.

L'ancètre s'éclaircit alors la gorge. James, lui tournant toujours le dos, se demanda un instant si cette action avait été due à sa réponse déplacé, ou a une simple occupation du silence. Mais en connaissant son mentor, la deuxième solution s'imposait. Il n'était pas le genre d'homme à admettre avoir fait une erreur, fière déscendant d'une longue lignée habitués aux traditions les plus ancestrales. Oui, un vestige du passé, William en était un. Mais un vestige de toute la fierté et de toute la droiture qui avait disparue de ce monde. Et pour ces simples petits éléments, James, fils de son siecle, l'admirait énormément, et ceux sans l'admettre. William valait tous les livres d'histoire.

Alors James avait abdiqué. Il s'était retourné dans un dernier geste dégoulinant de lassitude, le tout pour finalement demander le programme de la soirée. Un piege, il s'attendait toujours à un piege. Ses mains tremblantes et son teint pâle ne devait pas laisser le moindres doutes chez le vieux vampire. Il avait due comprendre dès le premier regard le fait que James était sr le point de tourner définitivement de l'œil. Pour un immortel, mourir de la sorte était tout simplement pitoyable. Mais James n'acceptait pas encore sa condition d'immortel, et mourir de faim valait toutes les autres morts du monde. Une mort facile à atteindre, une mort à la quelle il est plaisant de succomber. Car les humains n'ont d'autres choix que de succomber. Cette idée de mort est gravée dans leur code génétique. William avait il ne serait ce que la moindre idée de ce que pouvait représenter la mort?

-Tu tiens réellement à connaître le programme de ce soir ? Rien de particulier. Nous allons nous promener un peu et profiter de cette soirée.

Sans plus de cérémonies, William incita James à prendre sa suite, tout en quittant l'abri du kiosque. La nuit été fraiche, et pourtant quelques silhouettes ne seraient pas rare. Des silhouettes inquiétantes, à la manière de William, marchant d'un pas de promeneur au confins de la nuit. Qui d'autres que des vampires pourraient marcher dans un tel froid? James enfonça les mains dans les poches de son pantalon avant de suive William tout en trainant des pieds. Mais cette fois ci, ce n'était pas intentionnel. Il était fatigué, tout simplement fatigué physiquement. Pourtant la curiosité lui dictait de prendre la suite de William. Ce dernier lui avait promis une soirée normale. Une soirée normale pour des vampires ou pour des humains? Jouait il sur les mots? William avait très envie de le savoir. A vrai dire il attendait William au tournant, sentant l'envie du hurler un "ah! je le savais!" monter du plus profond de ses entrailles. Un piege. Il attendait un piège de toutes ses forces.

Les deux vampires longèrent une petite marre bordée de plantes semi aquatiques. Aucune libéllule nocturne n'en troublait la surface, pas même un sursaut de carpe. Rien. L'eau était profondément endormis, chance qu'elle avait. James garda ses yeux fixés sur la nuque de William, en guise d'avertissement. Il ne le lachait pas des yeux, attendant une fois encore le piege. Mais en même temps, cette petite marche lui procurait le plus grand bien. Le peu de sang qui lui restait dans les veines circulait librement, faiblement mais librement, dans ses veines.

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